Cayenne, en Guyane française. Dans un jardin du Mont Bourda deux vieux manguiers dominent la mer. Celui de gauche est très touffu, un palmier pinot se fraye un chemin parmi ses branches. Celui de droite commence à dépérir. Certaines branches n’ont que peu de feuilles, quelques branches mortes apparaissent, même dans les têtes.
En février celui de droite était en fleur, celui de gauche était en fruit. L’abondance des manguiers : des grappes de fruits pendent, murissant doucement. Chaque jour quelques mangues tombent. Des agoutis sont là et s’en nourrissent. Quelques adultes, une femelle et ses deux petits. Cette quantité de nourriture attire beaucoup d’animaux dans l’arbre. Des tamarins à mains dorées passent tous les jours. Ils arrivent des arbres voisins et traversent souvent le manguier de droite. Ils sont six ou sept. Un jeune est encore sur le dos de sa mère, au moins pour les grands déplacements. Les adultes se répartissent dans l’arbre. Ils grignotent les mangues, en font beaucoup tomber, la plupart à peine entamées. Un peu plus tard trois écureuils des Guyanes (Sciurus aestuans) viennent eux aussi prendre leur repas. Ils se courent après. L’un d’eux, plus petit, à l’air encore jeune. Les deux autres paradent, museau contre museau, puis s’accouplent, à la verticale, sur le tronc d’un amandier voisin. La nuit, des couendous arrivent à leur tour. Ils rejoignent l’arbre en passant devant la maison, facilement visibles sur les branches basses. Dès qu’ils montent pour se nourrir ils disparaissent dans le houppier. Seul le bruit discret de leur repas trahit encore leur présence.
Cliquez sur les images pour les agrandir.